Amandine et Patricia

Amandine Klein, formatrice en histoire, géographie, enseignement moral et civique et coordonnatrice culturelle et Patricia Lemaitre, formatrice en physique-chimie sur le site de formation de Saint-Brieuc

Engagement / Coopération / Créativité

«Suite au courrier émanant d’un collectif d’étudiant.es et faisant état d’un manque de lisibilité de la formation initiale sur les enjeux du DDRS, nous avons fait le choix de reconsidérer à notre échelle les contenus de nos cours auparavant cloisonnés par discipline (Sciences / Géographie-EMC). 

L’entrée par le Parcours citoyen nous a paru une porte intéressante pour développer ce bloc de formation (10 heures de l’UE2 et l’UE1.3). Un des objectifs de ce module est de faire coopérer les étudiant.es à la constitution de différents projets balayant les cycles 1, 2 et 3, et donc de construire avec la promotion toute entière un parcours citoyen de l’élève, à coloration DDRS. A ce stade de la réflexion, il nous manquait le fil rouge de ce parcours. La catégorisation des propositions émises par les étudiants lors du World Café de la semaine thématique du Développement durable nous a permis de faire émerger un thème fédérateur : l’alimentation.

Fort de ce thème, nous avons mis les étudiant.es de M1 PE en situation de concevoir, par groupe de 4, un projet interdisciplinaire et mobilisant nécessairement 2 Objectifs du Développement Durable de l’ONU. Chaque groupe avait le choix entre 8 grandes entrées sous-thématiques et entre les 3 cycles. Nous leur avons fourni pour cela des outils méthodologiques permettant de construire leur projet en faisant apparaitre l’interdisciplinarité et l’approche par compétences. A la fin de la formation, les étudiant.es présentent et mutualisent leur projet auprès de leurs pairs.»

«L’an passé, les étudiant.es nous semblaient plutôt passifs lors des heures de formation sur le Développement durable. Cette année, nous avons ressenti davantage de motivation chez les étudiant.es, car ils étaient en situation de créer ex nihilo un projet qui leur ressemble et réponde à leurs préoccupations. La co-intervention a été pour eux comme pour nous une source d’enrichissement professionnel, car nous venons d’horizons différents (1er/2nd degré) mais complémentaires.

Plus largement, nous sommes motivées par le désir de prendre davantage appui sur la spécificité du premier degré, à savoir la pluridisciplinarité des PE, pour leur apprendre à développer des compétences de conception prenant davantage en compte les enjeux de l’école d’aujourd’hui. Comme le souligne François Taddéi dans « Apprendre au XXIème siècle », il nous semble que se poser la question des enjeux du DDRS, c’est aussi se poser la question de la place accordée à la créativité à l’école (celle des élèves comme des équipes enseignantes). A l’heure de l’Intelligence Artificielle et du questionnement de notre rapport aux savoirs, il s’agirait de « passer d’une pédagogie de l’hypercompétition des savoirs d’hier à une pédagogie de projet, de défis d’aujourd’hui. »»